Désolée pour ta main...

Quand elle avait essayé de s’éloigner de lui, le jeune homme s’approcha encore plus de Maria. Il lui murmura à l’oreille une tirade qui la choqua quelque peu.

-Tu ne sais pas mentir, tu n'as pas assez d'expérience pour ça. Mais je vais t'accorder une chance. Parce que contrairement à ce que tu penses, je ne veux pas m'amuser. J'ai peut être une réputation de coureur de jupon mais j'ai toujours eu beaucoup de respect avec les femmes. Elles savent pertinement que je ne m'engagerais pas dans une relation mais elles se jettent tout de même dans mes bras. Quant à Sarah ? ahah. Laisse moi rire. Tu ne dois pas bien la connaitre pour parler d'elle ainsi. Nous avons un accord mutuel et aucun ne profite de l'autre, tu n'auras qu'à lui demander.

Elle avait comprit qu’il avait senti qu’elle lui mentait en ne lui disant pas qui l’avait balancé. De plus, quand il s’était approché d’elle, la jeune Poufsouffle avait senti son cœur battre beaucoup plus vite dans sa poitrine. Elle le sentait durcir un peu plus à chaque mot et chaque fois, Maria respirait plus rapidement. Elle n’avait pas l’habitude d’avoir une telle proximité avec quelqu’un, surtout un garçon comme lui. Il avait arrêté de parler et semblait se calmer. Cependant, il était toujours contre elle, dur.

-Si tu penses vraiment que je m'amuse avec toi. Comme bon te semble. Après tout je ne nierais pas que tu m'attires physiquement... mais j'aime tout autant ta personnalité. Les cartes ont raison, tu gagnes à être connu. Sur ce, je vais devoir aller à l'infirmerie. Tu es libre, soit contente.

Wil’ sortit du placard, tout en s’allumant une cigarette, laissant Mariana. Seule, contre le battant, essoufflée et confuse. Il se dirigeait précipitamment vers l’infirmerie. Mariana hésitait. Elle ne savait pas si elle devait l’accompagner là-bas ou partir de son côté. En fin de compte, la jeune fille tourna les talons et se précipita vers Wil’.

- Wil’, attends. Je suis désolée pour ta main. Je peux t’accompagner à l’infirmerie ?

-Je sais pas, il parait que Madame Pomfresh est blonde...

Le jeune homme rigola à sa boutade, que Maria reconnut comme ironique. La jeune fille se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas répondre. Elle leva les yeux au ciel et vit que Wilbur lui jetait un regard à la fois pétillant et charmeur, elle en frissonna. Elle voyait qu’il avait jeté son masque de dominateur et charmeur bad boy, que Mariana aimait bien, mais maintenant qu’elle voyait celui-là, elle le préféra immédiatement. Pendant le chemin jusqu’à l’infirmerie, les deux sixième année croisèrent plusieurs groupes. La plupart étaient exclusivement féminins, les filles gloussaient comme des dindes. Mariana avait toujours détesté cette attitude. Elle voulait lever les yeux au ciel, mais, étant avec l’un des garçons les plus populaires de Poudlard l’en empêcha. Elle se sentit alors comme si elle était sur une scène, seule et les projecteurs n’éclairaient qu’elle. Elle n’avait pas l’habitude d’être le centre de l’attention. Seulement, Wil mit alors un bras qu’il voulait protecteur sur les épaules de la jeune fille, qui rosit quelque peu. Elle commençait à s’habituer à leur proximité, mais là, maintenant, tout de suite, elle ne voulait pas montrer qu’elle était la nouvelle proie de Wilbur Smith. Elle allait le repousser quand il lui refit le même regard que quelques secondes avant. Elle frissonna.

-Ne t'inquiète pas, on va tourner sur le côté et prendre un raccourcis.

Ils tournèrent alors dans un couloir que Mariana ne connaissait pas. Elle fit tout de même confiance à Wil. Ils arrivèrent devant une double porte en chêne. Wil entra alors dans l’infirmerie. Mariana, qui elle n’était entrée qu’une seule fois dans la salle observa celle-ci. Tout le long de la grande salle, cinq lits étaient placés de chaque côté. Chacun avait une table de nuit et une sorte de plateau au niveau des pieds du patient afin que celui-ci puisse manger. Au fond de la salle, deux grands paravents blancs étaient dressés.

Elle se tourna vers Wil’ qui était allé directement vers l’infirmière, lui présentant son poignet meurtri. Celle-ci le regarda d’un air qui ne plut pas vraiment à Mariana, comme si elle était contente qu’il se soit fait mal. L’infirmière se tourna vers Mariana et demanda au jeune homme :

-Et qui est la miss ?

-C'est une amie, répondit précipitamment Wilbur.

-Hum... Et bien elle va attendre sur le côté !

Wil se tourna vers Mariana et la regarda d’un air suppliant. La jeune fille ayant compris qu’il ne voulait pas qu’elle s’en aille chercha une idée. Elle fut tout de même enchantée que le jeune homme voulait qu’elle reste. Elle se mit alors une main sur le ventre et fit une petite grimace.

- Madame, j’ai mal au ventre. Est-ce que je peux rester le temps que vous soignez Wil’ ?

L’infirmière se tourna vers elle et la regarda d’un air de dire Tu-veux-juste-rester-près-de-ton-copain-et-je-ne-te-crois-pas.

- Ah oui ? Alors comment cela se fait-il que vous êtes arrivés en même temps ? Et que le jeune homme ici présent ait dit que vous étiez une amie ?

L’infirmière croyant piéger Mariana aussi facilement sembla étonnée que la Poufsouffle lui rétorque calmement :

- Eh bien, c’est simple. Nous nous sommes croisés dans le couloir menant à votre infirmerie et nous sommes effectivement amis.

- Vous pouvez rester miss.

Mariana se sentit assez fière de sa répartie et voulu rigoler face à la tête qu’affichait l’infirmière. Celle-ci se tourna vers le poignet de Wil’ qu’elle n’avait pas encore fini de soigner.